Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/418

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
408
LES MILLE ET UNE NUITS,

vorable, le roi Beder s’y embarqua, après avoir pris congé du roi, et l’avoir remercié de tous les bienfaits dont il lui étoit redevable.

Le vaisseau mit à la voile avec le vent en poupe, qui le fit avancer considérablement dans sa route dix jours sans discontinuer ; l’onzième jour, il devint un peu contraire ; il augmenta, et enfin il fut si violent, qu’il causa une tempête furieuse. Le vaisseau ne s’écarta pas seulement de sa route, il fut encore si fortement agité, que tous ses mâts se rompirent, et que porté au gré du vent, il donna sur une sèche, et s’y brisa.

La plus grande partie de l’équipage fut submergée d’abord ; les uns se fièrent à la force de leurs bras pour se sauver à la nage, et les autres se prirent à quelque pièce de bois, ou à une planche. Beder fut des derniers ; et emporté tantôt par les courans, et tantôt par les vagues, dans une grande incertitude de sa destinée, il s’aperçut enfin qu’il étoit près de terre, et peu loin d’une ville de