Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/430

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
420
LES MILLE ET UNE NUITS,

père, reprit-elle, ne voulez-vous pas bien me faire l’amitié de m’en faire un présent ? Ne me refusez pas, je vous en prie. Je jure par le feu et par la lumière, que je le ferai si grand et si puissant, que jamais particulier au monde n’aura fait une si haute fortune. Quand j’aurois le dessein de faire du mal à tout le genre humain, il sera le seul à qui je me garderai bien d’en faire. J’ai confiance que vous m’accorderez ce que je vous demande ; et je fonde cette confiance plus encore sur l’amitié que je sais que vous avez pour moi, que sur l’estime que je fais et que j’ai toujours faite de votre personne. »

« Madame, reprit le bon Abdallah, je suis infiniment obligé à votre Majesté de toutes les bontés qu’elle a pour moi, et de l’honneur qu’elle veut faire à mon neveu. Il n’est pas digne d’approcher d’une si grande reine : je supplie votre Majesté de trouver bon qu’il s’en dispense. »

« Abdallah, répliqua la reine, je