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CONTES ARABES.

méfier d’elle. Quand elle en aura mangé, prenez un peu d’eau dans le creux de la main, et en la lui jetant au visage, dites-lui :

« Quitte cette forme, et prends celle de tel ou tel animal qu’il vous plaira. »

» Venez avec l’animal, je vous dirai ce qu’il faudra que vous fassiez. »

Le roi Beder marqua au vieillard Abdallah en des termes les plus expressifs, combien il lui étoit obligé de l’intérêt qu’il prenoit à empêcher qu’une magicienne si dangereuse n’eût le pouvoir d’exercer sa méchanceté contre lui ; et après qu’il se fut encore entretenu quelque temps avec lui, il le quitta et retourna au palais. En arrivant, il apprit que la magicienne l’attendoit dans le jardin avec grande impatience. Il alla la chercher, et la reine Labe ne l’eut pas plutôt aperçu, qu’elle vint à lui avec grand empressement. « Cher Beder, lui dit-elle, on a grande raison de dire que rien ne fait mieux connoître la force et l’excès de l’amour que