Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/456

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
446
LES MILLE ET UNE NUITS,

dit le vieillard en s’arrêtant, oserois-je vous demander de quel côté vous venez ? » Il s’arrêta aussitôt pour le satisfaire ; et comme le vieillard lui faisoit plusieurs questions, une vieille survint qui s’arrêta pareillement, et se mit à pleurer en regardant la cavale avec de grands soupirs.

Le roi Beder et le vieillard interrompirent leur entretien, pour regarder la vieille, et le roi Beder lui demanda quel sujet elle avoit de pleurer ? « Seigneur, reprit-elle, c’est que votre cavale ressemble si parfaitement à une que mon fils avoit, et que je regrette encore pour l’amour de lui, que je croirois que c’est la même si elle n’étoit morte. Vendez-la-moi, je vous en supplie, je vous la paierai ce qu’elle vaut ; et avec cela, je vous en aurai une très-grande obligation. »

« Bonne mère, repartit le roi Beder, je suis fâché de ne pouvoir vous accorder ce que vous demandez, ma cavale n’est pas à vendre. » « Ah, Seigneur, insista la vieille, ne me