Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/460

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
450
LES MILLE ET UNE NUITS,

peu de momens au palais de la reine Labe, dans la Ville des Enchantemens.

La reine magicienne en furie fit de grands reproches au roi Beder, dès qu’elle fut de retour dans son palais : « Ingrat, lui dit-elle, c’est donc ainsi que ton indigne oncle et toi, vous m’avez donné des marques de reconnoissance, après tout ce que j’ai fait pour vous : je vous ferai sentir à l’un et à l’autre ce que vous méritez. » Elle ne lui en dit pas davantage ; mais elle prit de l’eau, et en la lui jetant au visage :

« Sors de cette figure, dit-elle, et prends celle d’un vilain hibou. »

Ces paroles furent suivies de l’effet ; et aussitôt elle commanda à une de ses femmes d’enfermer le hibou dans une cage, et de ne lui donner ni à boire ni à manger.

La femme emporta la cage ; et sans avoir égard à l’ordre de la reine Labe, elle y mit de la mangeaille et de l’eau ; et cependant comme elle étoit amie du vieillard Abdallah,