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LES MILLE ET UNE NUITS,

le plus sûr asile qu’il pût rencontrer.

Il n’y fut pas plutôt, qu’à la faveur de la lumière qui l’avoit effrayé, il distingua et vit entrer dans le cimetière où il étoit, trois hommes qu’il reconnut pour des esclaves à leur habillement. L’un marchoit devant avec une lanterne, et les deux autres le suivoient chargés d’un coffre long de cinq à six pieds qu’ils portoient sur leurs épaules ; ils le mirent à terre, et alors un des trois esclaves dit à ses camarades : « Frères, si vous m’en croyez, nous laisserons là ce coffre, et nous reprendrons le chemin de la ville. » « Non, non, répondit un autre, ce n’est pas ainsi qu’il faut exécuter les ordres que notre maîtresse nous donne. Nous pourrions nous repentir de les avoir négligés : enterrons ce coffre, puisqu’on nous l’a commandé. » Les deux autres esclaves se rendirent à ce sentiment : ils commencèrent à remuer la terre avec des instrumens qu’ils avoient apportés pour cela ; et quand ils eurent fait une profonde fosse, ils mirent le