Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/516

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
506
LES MILLE ET UNE NUITS,

Il fit refermer la bière, remplir la fosse, et remettre la représentation en l’état où elle étoit auparavant.

Le calife se croyant obligé de rendre quelques soins au tombeau de sa favorite, envoya chercher les ministres de la religion, ceux du palais, et les lecteurs de l’Alcoran ; et tandis que l’on étoit occupé à les rassembler, il demeura dans le mausolée, où il arrosa de ses larmes la terre qui couvroit le fantôme de son amante. Quand tous les ministres qu’il avoit appelés furent arrivés, il se mit à la tête de la représentation, et eux se rangèrent à l’entour et récitèrent de longues prières, après quoi les lecteurs de l’Alcoran lurent plusieurs chapitres.

La même cérémonie se fit tous les jours pendant l’espace d’un mois, le matin et l’après-dîner, et toujours en présence du calife, du grand-visir Giafar, et des principaux officiers de la cour, qui tous étoient en deuil, aussi bien que le calife, qui, durant tout ce temp-là, ne cessa d’honorer de