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LES MILLE ET UNE NUITS,

mandes ; et quant aux passagers, il assura qu’il n’y avoit que des marchands qui avoient coutume de venir, et qu’ils apportoient des étoffes très-riches de différens pays, des toiles des plus fines, peintes et non peintes, des pierreries, du musc, de l’ambre-gris, du camphre, de la civette, des épiceries, des drogues pour la médecine, des olives et plusieurs autres choses.

La princesse Badoure aimoit les olives passionnément. Dès qu’elle en eut entendu parler : « Je retiens tout ce que vous en avez, dit-elle au capitaine, faites-les débarquer incessamment, que j’en fasse le marché. Pour ce qui est des autres marchandises, vous avertirez les marchands de m’apporter ce qu’ils ont de plus beau avant de le faire voir à personne. »

« Sire, reprit le capitaine, qui la prenoit pour le roi de l’isle d’Ébène, comme elle l’étoit en effet sous l’habit qu’elle en portoit, il y en a cinquante pots fort grands ; mais ils appartiennent à un marchand qui est