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LES MILLE ET UNE NUITS,

du véritable prince Camaralzaman, fils véritable du roi Schahzaman. Si votre Majesté veut bien se donner la patience d’entendre notre histoire de l’un et de l’autre, j’espère qu’elle ne me condamnera pas de lui avoir fait une tromperie si innocente. » Le roi Armanos lui donna audience, l’écouta avec étonnement depuis le commencement jusqu’à la fin.

En achevant : « Sire, ajouta la princesse, quoique dans notre religion les femmes s’accommodent peu de la liberté qu’ont les maris de prendre plusieurs femmes, si néanmoins votre Majesté consent à donner la princesse Haïatalnefous sa fille, en mariage au prince Camaralzaman, je lui cède de bon cœur le rang et la qualité de reine qui lui appartient de droit, et me contente du second rang. Quand cette préférence ne lui appartiendroit pas, je ne laisserois pas de la lui accorder après l’obligation que je lui ai du secret qu’elle m’a gardé avec tant de générosité. Si votre Majesté s’en remet à son consentement,