Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
CONTES ARABES.

lui avoir dit de quelle part il venoit. Au lieu de l’écouter, la reine Badoure se mit en colère elle-même. « Mon fils, reprit-elle, ce que vous me dites, est une calomnie et une imposture : la reine Haïatalnefous est sage, et je vous trouve bien hardi de me parler contr’elle avec cette insolence. » Le prince s’emporta contre la reine sa mère à ces paroles. « Vous êtes toutes plus méchantes les unes que les autres, s’écria-t-il ! Si je n’étois retenu par le respect que je dois au roi mon père, ce jour seroit le dernier de la vie d’Haïatalnefous. »

La reine Badoure pouvoit bien juger de l’exemple de son fils Amgiad, que le prince Assad, qui n’étoit pas moins vertueux, ne recevroit pas plus favorablement la déclaration semblable qu’elle avoit à lui faire. Cela ne l’empêcha pas de persister dans un dessein si abominable, et elle lui écrivit aussi un billet le lendemain, qu’elle confia à une vieille qui avoit entrée dans le palais.

La vieille prit aussi son temps de