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CONTES ARABES.

mais ne ralentissoient pas son ardeur. Il vit alors l’air s’obscurcir au-dessus de sa tête, et quelque chose semblable à un nuage qui paroissoit s’abaisser. Il distingua peu à peu un oiseau blanc d’une grosseur extraordinaire qui s’abattit devant lui. Ne doutant pas que ce ne fût un libérateur que lui envoyoit Dorrat Algoase, il s’approcha de l’oiseau. Il remarqua que ses pieds étoient semblables à des troncs de palmiers. Il en saisit un, et s’y attacha fortement. L’oiseau prenant aussitôt son essor, le porta rapidement vers l’objet qui de loin lui avoit paru comme un point noir. C’étoit une montagne dont le sommet se perdoit dans les nues.

L’oiseau s’arrêta doucement sur le penchant de la montagne, et disparut. Le prince ayant fait quelques pas, aperçut une vaste caverne dont une sombre horreur sembloit défendre l’entrée : il résolut d’y pénétrer. À peine y fut-il entré, qu’il entendit une voix qui l’appeloit avec force, et