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CONTES ARABES.

le prince ne put s’empêcher de céder à ses désirs, et lui fit le récit de toutes ses aventures.

Le vaisseau continuant toujours de voguer avec rapidité, le pilote reconnut bientôt les parages ou il se trouvoit. « Réjouissez-vous, dit-il aux marchands, votre vie est maintenant en sûreté. Nous avons heureusement traversé les mers les plus dangereuses, et nous sommes près d’aborder à la capitale du roi Sapor, qui règne sur les isles Bellour. »

En effet, on aperçut bientôt un rivage sur lequel s’élevoit une ville considérable. Le vaisseau entra heureusement dans le port. Il fut aussitôt entouré par une multitude infinie de canots, qui venoient pour mettre à terre les passagers, et décharger les marchandises.

Cependant Dorrat Algoase, depuis son retour dans la capitale de ses états, ne pouvoit goûter de repos, ni prendre, pour ainsi dire, de nourriture. Toujours occupée de son amant, elle s’alarmoit des dangers