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CONTES ARABES.

niment supérieur aux travaux qui le lui avoit mérité.

Le prince, parvenu au comble de ses vœux, trouva bientôt qu’il manquoit encore quelque chose à son bonheur. Il pensoit qu’il ne reverroit jamais sa famille, et cette idée l’affligeoit. Il s’en ouvrit un jour à Dorrat Algoase, qui lui dit de ne pas s’attrister, et lui promit que dans le jour même il reverroit les auteurs de ses jours.

Dorrat Algoase fit aussitôt venir son visir, et lui annonça qu’étant obligée de s’absenter quelque temps, elle l’avoit choisi pour lui confier les rênes du gouvernement. Elle fit ensuite assembler les principaux d’entre les génies, et leur fit connoitre celui qu’elle avoit choisi pour gouverner en son absence. Tous les génies lui protestèrent qu’ils obéiroient au visir comme à elle-même. La reine leur témoigna sa satisfaction, et les congédia. Elle dit ensuite au visir de se préparer à la transporter avec le prince dans le jardin où il