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CONTES ARABES.

une ruse perfide, m’avez fait enlever mon esclave ? Mais je vais aller me plaindre au calife, et l’informer de votre conduite. » « Qui donc vous a enlevé votre esclave, dit le commandant de la garde ? « « C’est une vieille femme, faite de telle et telle manière, couverte d’une robe de bure, et qui porte ordinairement un chapelet à la main. »

Le commandant reconnut à ce portrait la vieille dont se servoit quelquefois le gouverneur, et se douta qu’elle n’avoit agi que par ses ordres ; mais la politique l’empêchant de rien faire connoître à Naama : « Conduisez-moi vers cette femme, lui dit-il, et je vais vous faire rendre votre esclave. » « Je ne sais où elle demeure, dit Naama. » « En ce cas, reprit le commandant, comment la découvrir ? Dieu seul sait où elle peut être. »

« Vous pouvez, continua Naama, me faire retrouver mon esclave, et je vais de ce pas porter mes plaintes contre vous au gouverneur. »