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LES MILLE ET UNE NUITS,

avoir été autrefois le Paradis terrestre où fut placé le premier homme, lorsqu’il eut été formé de la terre grasse et féconde de cette contrée productrice. Giafar admiroit ces campagnes riantes, arrosées par des rivières qui descendent de l’Anti-Liban, se partagent en plusieurs bras joints ensemble par une multitude infinie de canaux, et vont se décharger dans un lac immense ; ces prairies toujours vertes, émaillées de mille fleurs qu’un printemps perpétuel fait éclore ; ces arbres de toute espèce, chargés des fruits les plus beaux et les plus délicieux du monde.

Comme il approchoit l’après-midi de la ville, après avoir traversé la vallée des violettes[1], il vit venir à lui plusieurs personnes dont

  1. En arabe, wadi albenefseg.