voyois pas alors que ma femme seroit stérile, et ne me donneroit jamais d’enfans. »
« Qu’appellez-vous stérile, lui répondit la femme en colère : c’est plutôt vous qui ne pouvez avoir d’enfans ! »
Le marchand, étonné de cette repartie, et du ton d’assurance avec lequel elle fut faite, commença à concevoir quelques soupçons sur ce qui le concernoit, et dit à sa femme : « Seroit-il possible, et n’y auroit-il pas, en ce cas, quelque spécifique qui pût me faire avoir des enfans ? Je suis prêt à l’acheter, quel qu’en soit le prix, et à en faire l’essai. »
« Je crois, lui répondit sa femme, qu’il y a de ces spécifiques ; et vous en trouverez, je pense, chez les apothicaires. »
Le marchand passa toute la nuit à réfléchir sur ce que sa femme venoit de lui dire. Ils étoient tous deux intérieurement fâchés des reproches qu’ils s’étoient adressés mutuellement. Le mari se leva de grand ma-