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LES MILLE ET UNE NUITS,

c’est pousser un peu loin la politesse et le désir de me faire honneur. »

Le lendemain matin, Giafar et Attaf se levèrent et allèrent ensemble au bain. Giafar, après s’être baigné, alloit reprendre ses habits, mais Attaf lui en présenta d’autres plus magnifiques.

Au sortir du bain, ils trouvèrent à la porte des chevaux tout prêts. Ils montèrent à cheval, se promenèrent aux environs de la ville, visitèrent le tombeau appelé Cabr alsett, et passèrent ainsi la journée d’une manière qui auroit pu amuser Giafar dans une autre circonstance. Le jour suivant, ils allèrent se promener d’un autre côté.

Quatre mois s’écoulèrent ainsi. Au bout de ce temps, Giafar ennuyé de voir qu’il ne lui arrivoit rien d’extraordinaire, et qui pût lui faire espérer la fin de son exil, s’abandonna de plus en plus à la tristesse et au chagrin. Son hôte s’en aperçut, et lui dit, un jour qu’il s’affligeoit au point de répandre des larmes :

« Pourquoi, Seigneur, vous affli-