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LES MILLE ET UNE NUITS,

boire ; mais voyant dans l’eau l’ombre d’Alaeddin, elle recula tout effrayée. Mahmoud ayant levé les yeux, aperçut Alaeddin en chemise et en caleçon, qui dormoit sur le bord de la citerne. L’ayant réveillé, il lui demanda qui pouvoit l’avoir réduit dans un si triste état ? Alaeddin lui ayant dit que c’étoient les Arabes Bedouins, le vieux marchand le consola, l’invita à descendre, et le fit monter sur une de ses mules. Ils prirent ensemble le chemin de Bagdad, où ils arrivèrent d’assez bonne heure. Mahmoud conduisit Alaeddin à sa maison, et le fit entrer dans une salle de bain. Au sortir du bain il l’introduisit dans un appartement, où l’or brilloit de tous côtés, et qui étoit meublé d’une manière magnifique. « Les Arabes vous ont tout pris, lui dit-il ; vous avez perdu vos richesses et vos bagages ; mais si vous voulez être docile, je vous donnerai plus de richesses que vous n’en possédiez. »

On servit un souper délicat ;