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CONTES ARABES.

il m’a fait préparer cinquante ballots de marchandises et d’étoffes précieuses, et m’a donné dix mille pièces d’or. J’ai quitté le Caire, et j’ai dirigé ma route vers ces contrées ; mais à peine suis-je entré dans la forêt du Lion, qu’une troupe d’Arabes Bedouins est venue attaquer ma petite caravane, et m’a enlevé tout ce que je possédois. Je viens d’entrer dans cette ville ne sachant où passer la nuit ; j’ai aperçu cette mosquée, et suis venu me mettre à l’abri sous le vestibule. »

« Que diriez-vous, dit le vieillard qui l’avoit écouté attentivement, si je vous donnois un habit complet du prix de mille pièces d’or, une mule qui en vaudroit autant, et une bourse garnie d’une pareille somme ? »

« Quel seroit le but d’une pareille générosité, demanda Alaeddin ? »

« Vous voyez ce jeune homme, reprit le vieillard en montrant le jeune marchand, c’est le fils de mon frère dont il étoit l’idole. J’ai une fille que j’aime aussi avec passion,