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LES MILLE ET UNE NUITS,

La vieille ayant laissé Alaeddin dans une disposition si favorable à ses intentions, alla trouver la jeune dame, et lui fit le même conte qu’elle venoit de faire à Alaeddin. « Soyez bien tranquille, ma bonne, lui dit Zobéïde, je profiterai de votre avis. Ce monsieur pourra coucher seul, s’il veut, et demain matin il aura la complaisance de s’en aller comme il est venu. » La jeune dame ayant ensuite appelé une de ses esclaves, lui ordonna de mettre le couvert, et de faire souper Alaeddin.

Après avoir mangé avec appétit, Alaeddin fut s’asseoir dans un coin de l’appartement, et lut à haute voix le chapitre du Coran, intitulé Yas.[1] La jeune dame l’ayant écouté attentivement, trouva qu’il avoit la voix fort belle, et dit en elle-même :

  1. C’est le trente-sixième chapitre du Coran. Ce chapitre traite principalement de la résurrection ; et celui qui le lit dévotement, mérite autant que s’il avoit lu vingt-deux fois le Coran tout entier.