Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/240

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
232
LES MILLE ET UNE NUITS,

Le calife informa ensuite l’esclave des autres choses qu’il devoit dire pour bien jouer son rôle, et s’acquitter habilement de sa commission.

Ce jour-là même le cousin de Zobéïde étoit venu trouver le père de cette jeune dame, et l’avoit invité à se rendre avec lui chez Alaeddin, pour le forcer à répudier sa cousine. Comme ils s’y rendoient tous deux, ils aperçurent un esclave monté sur une mule, qui conduisoit cinquante autres mules chargées de ballots d’étoffes riches et précieuses. Ayant demandé à l’esclave pour qui étoient ces ballots, il leur répondit qu’ils appartenoient à son maitre Alaeddin Aboulschamat ; et aussitôt il ajouta :

« Le père de mon maître lui avoit donné des marchandises, et l’avoit envoyé à Bagdad ; mais des voleurs Arabes l’ont attaqué dans la forêt du Lion, et lui ont enlevé tout ce qu’il possédoit. Cette funeste nouvelle étant parvenue à son père, il m’a envoyé vers lui avec ces cinquante mules, et m’a chargé de lui remettre