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CONTES ARABES.

Alaeddin ; mais sa voix ne me fait pas la même impression que celle de Zobéïde. » « Je le conçois, reprit le calife ; mais enfin sa voix vous plaît-elle ? »

« Sire, répondit-il avec embarras, il faudroit que je fusse bien difficile à contenter, pour ne pas avoir quelque plaisir à l’entendre. » « Eh bien, reprit le calife, c’est un présent que je vous fais. Je vous la donne, ainsi que toutes les esclaves qui sont à son service. » Alaeddin de plus en plus surpris, s’imagina que le calife vouloit s’amuser, et se retira chez lui l’esprit frappé de cette idée.

Le lendemain le calife entra dans l’appartement de Cout alcouloub, et lui dit qu’il venoit de la donner à Alaeddin, ainsi que toutes les femmes qui étoient à son service. L’esclave en fut charmée ; car ayant eu le loisir d’examiner Alaeddin à travers le rideau qui la déroboit à ses regards, elle l’avoit trouvé fort à son gré, et n’avoit pu s’empêcher de l’aimer.