Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
255
CONTES ARABES.

me trompé-je point ? Est-ce bien là ma maison ? »

Les deux gardes s’étant avancés dans ce moment, et ayant baisé respectueusement la main à Alaeddin, l’un d’eux lui dit : « Nous sommes au service de Cout alcouloub, favorite du calife : elle nous charge de vous annoncer que ce prince vient de vous la donner, ainsi que toutes ses femmes, et elle vous prie de vouloir bien passer chez elle. »

« Allez dire à votre maîtresse, répondit Alaeddin, qu’elle est la bien venue ; mais prévenez-la en même temps que tant qu’il lui plaira de rester chez moi, je ne prendrai point la liberté d’aller la voir ; car ce qui convient au maître ne convient pas à l’esclave. Priez-la aussi, de ma part, de vouloir bien me dire quelle étoit la somme qu’elle touchoit chaque jour par ordre du calife. »

Les deux gardes s’étant acquittés de leur commission, revinrent dire à Alaeddin que la pension de Cout