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CONTES ARABES.

des. » Tout le peuple de Bagdad se porta avec empressement vers la place où alloit se faire l’exécution.

Cependant Ahmed Aldanaf qui chérissoit Alaeddin comme son fils, ignorant ce qui se passoit, étoit tranquillement assis dans un de ses jardins, lorsqu’un des buvetiers du divan arriva tout hors d’haleine. « Seigneur, lui cria-t-il, tandis que vous êtes assis tranquillement ici, un précipice s’est ouvert sous les pieds de votre meilleur ami. » « Qu’y a-t-il donc de nouveau, demanda Ahmed Aldanaf surpris ? » « On conduit dans ce moment Alaeddin à la potence, répondit le buvetier. » Ahmed, s’étant informé du crime qu’on lui imputoit, se tourna vers son ami le capitaine Hassan Schouman, et lui demanda, avec inquiétude, ce qu’il pensoit de cette affaire ? « Seigneur, répondit celui-ci, je parierois, sur ma tête, qu’Alaeddin est innocent, et que tout cela n’est qu’une ruse infernale de ses ennemis qui cherchoient à le faire périr. Il n’y a pas un instant à