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CONTES ARABES.

lier. » Le bourreau n’osant répliquer, s’empara de l’homme qu’on lui présentoit, et le pendit à la place d’Alaeddin.

Ahmed Aldanaf et Aly Alzibac Almisri emmenèrent avec eux Alaeddin, et, ayant traversé la foule sans être reconnus, se rendirent heureusement à la maison du premier. Comme Alaeddin témoignoit sa reconnoissance à son bienfaiteur, celui-ci l’interrompit, et lui reprocha vivement d’avoir commis une action aussi basse. Alaeddin lui protesta qu’il étoit innocent du vol qu’on lui imputoit, et qu’il ne savoit comment ces objets s’étoient trouvés cachés chez lui.

« Pardonnez mon emportement, lui dit alors Ahmed : le trouble que votre danger m’a causé, a pu seul me dicter des reproches indignes de vous et de moi. J’avois bien pensé d’abord que tout ceci n’étoit qu’un stratagême abominable, l’ouvrage de la haine et de la scélératesse. Puisse l’auteur de cette perfidie être un jour puni