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LES MILLE ET UNE NUITS,

et distingué, lui faisoient l’accueil le plus flatteur. Ahmed Comacom ne fut pas des derniers à lui faire sa cour ; il sut même tellement s’insinuer dans ses bonnes grâces, qu’ils devinrent bientôt inséparables.

Un jour qu’ils étoient tous deux à la taverne, Ahmed Comacom tira de son sein le flambeau d’or, enrichi de pierreries, que le calife avoit tant regretté : il le plaça devant lui, mit dessus son verre, et s’amusa à considérer, à travers la liqueur, l’éclat de l’or et des diamans. Il répéta plusieurs fois cet amusement, but ainsi plusieurs coups, et s’enivra.

Aslan, charmé lui-même à la vue d’un bijou si précieux, pria Comacom de lui en faire présent. « Cela m’est impossible, lui dit Comacom. »

« Impossible ! Pourquoi donc cela, demanda Aslan avec curiosité ? » « Je ne peux pas vous le donner, répondit Ahmed ; car il a été déjà cause de la mort d’un homme. » « De quel homme, reprit Aslan étonné ? » « D’un étranger qui étoit