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CONTES ARABES.

vers objets qui garnissoient sa boutique. Il en avoit déjà vendu un grand nombre, lorsqu’il aperçut, dans un coin assez obscur, une petite bourse de cuir ; l’ayant ramassée et secouée, il en vit sortir une pierre précieuse assez grosse pour remplir le creux de la main, et qui étoit suspendue à une petite chaîne d’or. Cette pierre avoit cinq faces, sur chacune desquelles étoient gravés des noms et des caractères magiques assez semblables aux traces que les fourmis font en rampant sur la poussière. Surpris de trouver chez lui un pareil bijou, Alaeddin reconnut aisément que c’étoit un talisman ; mais il eut beau en frotter les cinq faces, aucun génie ne parut à ses ordres. Rebuté de voir tous ses efforts inutiles, il la suspendit dans sa boutique, et se mit à rêver à la situation où il se trouvoit.

Un consul, ou négociant franc, qui passoit dans la rue, ayant aperçu la perle qu’Alaeddin venoit de suspendre, s’approcha de sa boutique, et