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CONTES ARABES.

« Dieu bénisse, dit l’aveugle, le serviteur de cette église. »

La vieille religieuse étant rentrée sur ces entrefaites, demanda avec humeur à Alaeddin pourquoi il ne s’étoit pas acquitté de tous ses devoirs ? » Eh, Madame, répondit-il, quand j’aurois cent bras, il me seroit impossible de faire tout ce qu’on exige de moi ! » « Pourquoi donc, imbécille, vous ai-je amené ici, reprit la vieille ? N’est-ce pas pour faire ce que je vous ai prescrit ? »

La vieille religieuse se radoucit un peu, et dit à Alaeddin : « Prenez, mon fils, prenez ce bâton (c’étoit un bâton de cuivre, au haut duquel étoit une croix) ; sortez de l’église, et si vous rencontrez le wali de cette ville, arrêtez-le, et dites-lui : « Je te requiers pour le service de l’église : prends ces cinq mules, et va dans la forêt les charger de bois sec. » S’il fait résistance, tuez-le sur-le-champ sans rien craindre ; car je me charge des conséquences que cela pourroit avoir. Si vous apercevez le grand