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CONTES ARABES.

et fondois en larmes, à cause de la violence que j’étois obligé de me faire.

» Je priai ensuite ma mère de m’apporter mes souliers ; elle eut la complaisance de me les mettre elle-même aux pieds, et de me prendre par-dessous les bras pour m’aider à me lever. Elle ne cessa de me pousser pour me faire marcher, et de me tirer par la manche de mon habit, que quand nous fûmes arrivés sur le bord de la mer, où nous trouvâmes le scheikh Aboul Mozaffer.

» Je saluai ce scheikh, et lui demandai, le plus poliment qu’il me fut possible, si c’étoit lui qui s’appeloit Aboul Mozaffer ; car j’avouerai à ma honte, que je ne connoissois pas de vue cet excellent homme. Sur sa réponse affirmative, je le priai de vouloir bien se charger des cinq pièces d’argent que je lui présentois, pour m’en acheter quelque chose dans le pays où il alloit.

» Le scheikh, surpris de ma demande, se tourna vers ses compa-