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CONTES ARABES.

surpris d’une pareille manœuvre, en demandèrent la raison. « Vous rappellez-vous, leur dit Aboul Mozaffer, la commission dont ce pauvre Abou Mohammed Alkeslan m’avoit chargé ? Eh bien, je l’ai totalement oubliée ! Il faut nécessairement que nous retournions lui acheter quelque chose qui puisse lui être utile, pour m’acquitter de la promesse que je lui ai faite. »

« De grâce, Seigneur, répondirent les marchands à Aboul Mozaffer, ne nous forcez point à retourner sur nos pas. L’espace que nous avons parcouru est trop considérable, pour nous exposer pour si peu de chose aux mauvais temps que nous avons déjà essuyés, et aux dangers que nous avons évités si heureusement jusqu’ici. »

Comme Aboul Mozaffer ne vouloit rien entendre, et persistoit toujours dans son dessein, les marchands lui offrirent de doubler chacun la somme que je lui avois remise. Aboul Mozaffer trouva la