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LES MILLE ET UNE NUITS,

votre mère ; je ne tarderai pas à vous suivre. »

Surpris d’un pareil discours, et de l’accueil que je venois de recevoir, je pris le singe, et m’en retournai, en disant en moi-même : « Voilà, ma foi, une belle emplette que vient de faire pour moi Aboul Mozaffer, et qui me sera d’une grande utilité ! » Quand j’arrivai chez moi, je dis à ma mère : « La belle chose que le commerce ! Toutes les fois que vous me verrez dormir, ayez grand soin de me réveiller pour que j’aille courir au port. Regardez, ajoutai-je, en lui montrant le singe, voyez quelle marchandise on m’a rapportée de la Chine ! »

» À peine étois-je assis, que plusieurs esclaves d’Aboul Mozaffer entrèrent, et me demandèrent si j’étois Abou Mohammed Alkeslan ? J’avois à peine répondu oui, que j’aperçus Mozaffer lui-même qui les suivoit. Je me levai aussitôt, et m’avançai pour lui baiser la main ; mais il ne m’en donna pas le temps. Il se jeta