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LES MILLE ET UNE NUITS,

en ayant imposé, il me rendit mon salut avec politesse, et me demanda s’il pouvoit faire quelque chose pour m’obliger ?

« Seigneur, répondis-je au schérif, mon bonheur et mon repos sont entre vos mains. J’ai entendu parler de votre fille de la manière la plus avantageuse, et je viens vous la demander en mariage. »

« Pardonnez-moi, me dit le schérif, si j’ose m’informer de votre naissance, de votre rang, et sur-tout de vos facultés. Je n’ai pas l’honneur de vous connoître, et l’on ne peut marier une fille sans être instruit de toutes ces choses. »

» Je tirai alors de mon sein une bourse de mille pièces d’or, et je la présentai au schérif. « Voilà, lui dis-je, ma naissance et ma qualité[1].

  1. Hadha nasbi wa hhasbi. Allusion assez plaisante à un trait de la vie de Moez le Dinallah, le premier des califes Fathiunites en Égypte. Ce prince ayant convoqué une grande assemblée pour se faire reconnoître calife, jeta en l’air plusieurs poignées d’or, en disant : Hadha nashi ; voilà ma généalogie. Il tira ensuite son épée, en disant : Hadha hhashi ; voilà mon titre, ou ceci me suffit.