Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/416

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
408
LES MILLE ET UNE NUITS,

ment êtes-vous venus jusqu’ici, et quelle affaire peut vous y amener à l’heure qu’il est ? »

« Seigneur, répondit Giafar, nous sommes des marchands étrangers qui retournons dans notre pays. Nous sommes partis ce soir de Bagdad, dans l’intention de marcher toute la nuit ; nous suivions notre chemin, lorsque vos gens nous ont rencontrés. Ils se sont saisis de nous, et nous ont amenés devant vous. »

« Rassurez-vous, leur dit le faux calife avec bonté, vous n’avez rien à craindre, puisque vous êtes étrangers ; mais si par malheur vous eussiez été de Bagdad, je vous aurois fait trancher la tête sur l’heure. » Se tournant ensuite vers son grand visir : « Chargez-vous de ces messieurs, lui dit-il, car je les invite ce soir à souper avec moi. »

Le grand visir ayant fait une profonde inclination en signe d’obéissance, fit placer les trois marchands à ses côtés, et le cortége continua de s’avancer vers un superbe palais dont