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CONTES ARABES.

grandeur et de magnificence n’avoient frappé ses regards. Il observe seulement qu’il a entendu répéter souvent à Bagdad : Rien de plus agréable en buvant, que d’entendre de la musique. »

Le discours de Giafar fit sourire le faux calife, qui frappa aussitôt sur la table. La porte de la salle s’étant ouverte sur-le-champ, on vit paroître un esclave noir qui portoit un siége d’ivoire incrusté d’or. Il étoit suivi d’une jeune esclave d’une beauté parfaite, qui tenoit entre ses mains un luth fabriqué dans les Indes. La jeune esclave s’étant assise sur le siège d’ivoire qu’on avoit mis au milieu de la salle, accorda son instrument ; et après avoir préludé dans vingt-quatre tons, elle rentra dans celui par lequel elle avoit débuté, et chanta les paroles suivantes :

VERS.

« L’amour vous parle par ma bouche, et vous dit que je vous aime.

» Tout atteste la violence de ma