Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/435

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
427
CONTES ARABES.

à entrer sous le vestibule, en me disant qu’il ne convenoit pas qu’une personne comme moi restât à attendre à la porte. Un moment après une autre esclave vint me dire que sa maîtresse me prioit de passer dans le salon pour recevoir mon argent. J’entrai dans la maison, précédé de l’esclave qui me conduisit dans le salon, et me fit asseoir.

» Au milieu du salon étoit un trône d’or, surmonté d’un dais, et entouré de rideaux de soie. J’étois à peine assis, que les rideaux s’ouvrirent, et me laissèrent voir la jeune dame, qui parut, à mes yeux éblouis, comme un astre rayonnant de lumière. Sa beauté étoit encore relevée par l’éclat d’une parure magnifique, et sur-tout par la richesse du collier que je lui avois vendu. La vue de tant d’attraits fît sur moi une impression si vive, que je parus un moment interdit et immobile.

» Aussitôt que la jeune dame m’aperçut, elle se leva de dessus son trône, et s’avança vers moi d’un air