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CONTES ARABES.

Zobéïde, malgré le serment que tu m’avois fait de ne pas sortir ? Si je n’écoutois que mon ressentiment et ma jalousie, je ferois mettre le feu au palais de la sultane, et je l’ensevelirois sous ses débris.

» Dounia se leva ensuite d’un air furieux, et appela Sawab. Je vis aussitôt paroitre un grand esclave noir, tenant une épée nue à la main. « Sawab, lui dit-elle, saisis ce traître, ce perfide, et tranche-lui la tête sur-le-champ. »

» Sawab se mit aussitôt en devoir d’exécuter cet ordre barbare. Il me saisit au collet d’une main vigoureuse, me banda les yeux, et étoit prêt à me faire voler la tête de dessus les épaules, lorsque toutes les jeunes esclaves se précipitèrent aux pieds de leur maîtresse, et la supplièrent de ne pas me faire périr. « Madame, lui disoient-elles, il ne connoissoit pas encore votre caractère. Sa faute n’a point été préméditée ; c’est une faute involontaire dans laquelle il a été entraîné, et qui ne