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CONTES ARABES.

homme en versant des larmes de joie, et pouvant à peine contenir ses transports, je serai aujourd’hui le plus heureux des hommes, si la princesse Dounia veut bien consentir à me recevoir pour époux ; et je tâcherai, par tous les moyens possibles, d’effacer de sa mémoire le souvenir de la faute que j’ai commise en contrevenant à ses ordres ! »

Le calife, de plus en plus convaincu de l’extrême passion que le jeune homme avoit conçue pour la princesse, se tourna vers Giafar, et lui dit : « Allez, visir, chercher votre sœur, et me l’amenez sur-le-champ. » Le visir obéit, et rentra bientôt après, accompagné de sa sœur. « Belle Dounia, lui dit le calife, reconnoissez-vous ce jeune homme ? » « Sire, répondit en souriant Dounia, comment pourrois-je le connoître ? » « Il est inutile de feindre, reprit le calife, je suis informé de tout, et je sais toutes les circonstances de cette aventure, depuis la première jusqu’à la dernière. » « Ce qui s’est