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CONTES ARABES.

voit s’il devoit ajouter foi au rapport du geolier, et demanda au bourreau ce qu’il pensoit de cet événement ? Celui-ci lui dit que le geolier occupoit depuis long-temps cette place, dans laquelle il avoit succédé à son père, et que jamais il n’avoit laissé échapper aucun prisonnier.

Le gouverneur, pour punir le geolier, se contenta de lui ôter sa place. De retour dans son palais, il envoya de différens côtés des cavaliers à la poursuite d’Attaf. Ceux-ci, après avoir battu de tous côtés la campagne, revinrent au bout de plusieurs jours, sans avoir pu apprendre aucune nouvelle de celui qu’ils cherchoient.

Cependant Attaf, après une marche longue et pénible à travers des déserts et des chemins détournés, n’étoit plus qu’à quelques journées de chemin de Bagdad, lorsqu’il fut attaqué par des brigands qui lui ôtèrent tout ce qu’il avoit sur lui. Il continua ainsi sa route, et arriva dans ce pitoyable état à la ville. Il demanda le palais du grand visir, et s’y ren-