Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
CONTES ARABES.

donna en arrivant à Bagdad un palais magnifiquement meublé, qui dépendoit de son sérail ; il mit auprès d’elle un grand nombre d’eunuques et d’esclaves ; lui fit présent de bijoux précieux, de riches habillemens, et n’oublia rien de ce qui pouvoit la flatter et l’amuser.

Giafar avoit tout lieu d’espérer que la colère du calife seroit apaisée, et que le récit des aventures qui lui étoient arrivées pendant son exil, pourroit le faire rentrer dans les bonnes grâces de son maître. « D’où viens-tu, lui dit Haroun en le voyant ? Et où as-tu été depuis que je t’ai ordonné de t’éloigner de ma présence ? » « J’ai été à Damas, répondit Giafar. » « Chez qui as-tu demeuré, lui demanda le calife ? » « Chez Attaf, répondit le visir. » Giafar raconta ensuite au calife tout ce qui s’étoit passé entre lui et Attaf.

Lorsque Giafar eut achevé, le calife appela Mesrour, lui remit une clef, et lui dit d’aller chercher le livre qu’il avoit lu devant lui et son