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CONTES ARABES.

far y lut tout ce qui étoit arrivé à Attaf.

« Tu vois, dit alors le calife à Giafar, combien ce livre est merveilleux, et comme il mérite d’être gardé précieusement ! Assuré que les événemens qui y sont annoncés ne pouvoient manquer d’arriver, je t’ai ordonné de ne pas paroître devant moi avant de savoir toi-même ce qu’il renfermoit. Tu es parti, tu t’es abandonné à la destinée ; les événemens se sont développés, et tu as tout appris, ou par toi-même, ou de la bouche d’Attaf. L’idée de ce que vous deviez souffrir l’un et l’autre devoit naturellement m’affliger ; et j’avois quelque raison de rire, en pensant qu’il dépendoit de moi de retenir ou de précipiter le cours de tant d’incidens. Ta curiosité, le jugement peu favorable que tu portois de ce livre, ont provoqué l’ordre que je t’ai donné de t’éloigner de moi, et dès-lors vous deviez nécessairement éprouver tous les deux ce que vous avez éprouvé. »