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LES MILLE ET UNE NUITS,

même avec la plus grande facilité. Son père fit alors assembler les scheiks de plusieurs tribus, leur donna un grand repas, et leur distribua des présens magnifiques. Tout le monde fut étonné de l’esprit et des connoissances du jeune prince, et l’on augura qu’il seroit un jour un homme extraordinaire. Selama voulut éprouver devant l’assemblée le talent de son fils pour les vers, et lui en demanda quelques-uns. Le jeune prince répondit aussitôt au défi par deux vers qui contenoient l’éloge de son père, et du maître qui avoit présidé à son éducation. Toute l’assemblée fut étonnée de la beauté et de la finesse des expressions, et convint que le prince avoit autant de talens pour la poésie que pour la prose.

L’émir, transporté de joie, embrassa son fils, le serra tendrement dans ses bras, et donna ordre de faire venir son maître. Il se leva pour le recevoir, le prit par la main, le fit avancer au milieu de l’assemblée, et lui dit :