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CONTES ARABES.

sur son dos ; salua le prince Habib, et s’éloigna rapidement, accompagnée des nymphes qui voloient autour d’elle sous la forme d’oiseaux plus petits.

Le prince Habib, après avoir suivi des yeux son amante aussi long-temps qu’il lui fut possible, la perdit de vue. Il demeura quelque temps immobile, tourné du côté où elle avoit disparu, et ne put s’empêcher ensuite de verser un torrent de larmes.

Cependant l’émir Selama et son épouse, inquiets de ne pas voir le prince leur fils, le cherchoient de tous côtés. Étant entrés dans le jardin, ils entendirent de loin ses gémissemens, et le trouvèrent baigné de larmes, et presque sans connoissance. Ils lui firent respirer de l’eau de rose, et lui prodiguèrent les plus tendres soins. À peine eut-il ouvert les yeux, qu’il recommença à pleurer. Son père et sa mère en firent d’abord autant. Ils lui demandèrent ensuite quel malheur lui étoit arrivé, et