front que je dois traverser les déserts, franchir les montagnes, parcourir toutes les terres et les mers.
Le prince récita ensuite des vers qui peignoient l’excès de sa passion. « Mon cœur, y disoit-il, est oppressé ; le chagrin me dévore. Son absence me fait verser des larmes de sang. Vous qui la voyez, portez-lui mes vœux, et faites-lui connoître les tourmens que j’endure[1]. »
L’émir Selama voyant qu’il étoit inutile de s’opposer au dessein de son fils, donna en pleurant les ordres nécessaires pour son départ. Quatre chameaux portoient les présens destinés à la belle Dorrat Algoase, et vingt chevaliers des plus intrépides devoient accompagner le prince jusqu’aux frontières de l’Iémen.
Habib se revêtit d’une cuirasse pareille à celle de David, et demanda ses armes. Elles lui furent apportées par ses écuyers, qui lui amenèrent en
- ↑ Dhao sadri, wa mallatni ashgioani, etc.