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CONTES ARABES.

bre souterraine où sont les huit statues, vous y trouverez la neuvième que je vous ai promise : je vais l’y faire transporter par mes Génies. » Zeyn remercia le roi, et reprit la route du Caire avec Mobarec, mais il ne demeura pas long-temps dans cette ville : l’impatience de recevoir la neuvième statue lui fit précipiter son départ. Cependant il ne laissoit pas de penser souvent à la fille qu’il avoit épousée ; et se reprochant la tromperie qu’il lui avoit faite, il se regardoit comme la cause et l’instrument de son malheur. « Hélas, disoit-il en lui-même, je l’ai enlevée aux tendresses de son père pour la sacrifier à un Génie ! Ô beauté sans pareille, vous méritiez un meilleur sort ! »

Le prince Zeyn occupé de ces pensées, arriva enfin à Balsora, où ses sujets, charmés de son retour, firent de grandes réjouissances. Il alla d’abord rendre compte de son voyage à la reine sa mère, qui fut ravie d’apprendre qu’il avoit obtenu la neuviè-