Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
117
CONTES ARABES.

profonde cave, qui recevoit un foible jour par un soupirail, et où il y avoit plus de cent personnes attachées à des pieux les mains liées. « Infortunés voyageurs, leur dit-il, misérables victimes qui n’attendez que le moment d’une mort cruelle, rendez grâces au ciel qui vous délivre aujourd’hui par le secours de mon bras ! J’ai tué l’horrible nègre dont vous deviez être la proie, et je viens briser vos fers. » Les prisonniers n’eurent pas sitôt entendu ces paroles, qu’ils poussèrent tous ensemble un cri mêlé de surprise et de joie. Codadad et la dame commencèrent à les délier ; et à mesure qu’ils les délioient, ceux qui se voyoient débarrassés de leurs chaînes, aidoient à défaire celles des autres ; de manière qu’en peu de temps ils furent tous en liberté.

Alors ils se mirent à genoux, et après avoir remercié Codadad de ce qu’il venoit de faire pour eux, ils sortirent de la cave ; et quand ils furent dans la cour, de quel étonnement