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LES MILLE ET UNE NUITS,

fit élever son enfant avec beaucoup de soin. La dame ne fut pas insensible aux bontés du roi : elle eut pour lui toute la reconnoissance qu’il pouvoit souhaiter. Elle avoit paru d’abord assez inquiète et impatiente de ce que son mari ne la réclamoit point ; mais peu à peu elle perdit son inquiétude : les déférences que mon père avoit pour elle, charmèrent son impatience ; et je crois qu’elle eût enfin su plus mauvais gré à la fortune de la rapprocher de ses parens, que de l’en avoir éloignée.

» Cependant le fils de cette dame devint grand ; il étoit fort bien fait, et comme il ne manquoit pas d’esprit, il trouva moyen de plaire au roi mon père, qui prit pour lui beaucoup d’amitié. Tous les courtisans s’en aperçurent, et jugèrent que ce jeune homme pourroit m’épouser. Dans cette pensée, et le regardant déjà comme héritier de la couronne, ils s’attachoient à lui, et chacun s’efforçoit de gagner sa confiance. Il pénétra le motif de leur attachement ; il s’en ap-