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CONTES ARABES.

dès que le roi saura que cet étranger qu’il aime tant, est son fils, et qu’il a eu assez de force pour terrasser lui seul un géant que nous n’avons pu vaincre tous ensemble, il l’accablera de caresses, il lui donnera mille louanges, et le déclarera son héritier au mépris de tous ses autres fils, qui seront obligés de se prosterner devant leur frère et de lui obéir. »

À ces paroles il en ajouta d’autres qui firent tant d’impression sur tous ces esprits jaloux, qu’ils allèrent sur-le-champ trouver Codadad endormi. Ils le percèrent de mille coups de poignard ; et le laissant sans sentiment dans les bras de la princesse, ils partirent pour se rendre à la ville de Harran, où ils arrivèrent le lendemain.

Leur arrivée causa d’autant plus de joie au roi leur père, qu’il désespéroit de les revoir. Il leur demanda la cause de leur retardement ; mais ils se gardèrent bien de la lui dire ; ils ne firent aucune mention du nègre ni de Codadad, et dirent