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LES MILLE ET UNE NUITS,

princes qui viennent nous surprendre. » Cependant le roi, au lieu de s’abandonner à la crainte, leva du monde à la hâte, forma une armée assez considérable ; et trop courageux pour attendre dans les murs que ses ennemis l’y revenoient chercher, il sortit et marcha au-devant d’eux. Les ennemis de leur côté ayant appris par leurs coureurs que le roi de Harran s’avançoit pour les combattre, s’arrêtèrent dans une plaine et mirent leur armée en bataille.

Le roi ne les eut pas plutôt aperçus, qu’il rangea aussi et disposa ses troupes au combat ; il fit sonner la charge, et attaqua avec une extrême vigueur : on lui résista de même. Il se répandit de part et d’autre beaucoup de sang, et la victoire demeura long-temps incertaine. Mais enfin elle alloit se déclarer pour les ennemis du roi de Harran, lesquels étant en plus grand nombre alloient l’envelopper, lorsqu’on vit paroître dans la plaine une grosse troupe de cavaliers qui s’approchoient des combattans en bon