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CONTES ARABES.

« Je ne me moque pas de vous, répliqua le calife : Dieu me garde d’avoir une pensée si déraisonnable pour une personne comme vous qui m’avez si bien régalé, tout inconnu que je vous suis ; et je vous assure que le calife ne s’en moqueroit pas. Mais laissons là ce discours : il n’est pas loin de minuit, et il est temps de nous coucher. »

« Brisons donc là notre entretien, dit Abou Hassan, je ne veux pas apporter obstacle à votre repos. Mais comme il reste encore du vin dans la bouteille, il faut, s’il vous plaît, que nous la vuidions ; après cela nous nous coucherons. La seule chose que je vous recommande, c’est qu’en sortant demain matin, au cas que je ne sois pas éveillé, vous ne laissiez pas la porte ouverte, mais que vous preniez la peine de la fermer. » Ce que le calife lui promit d’exécuter fidèlement.

Pendant qu’Abou Hassan parloit, le calife s’étoit saisi de la bouteille et des deux tasses. Il se versa du