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CONTES ARABES.

re sa prière. À moins qu’elle n’ait passé une mauvaise nuit, et qu’elle ne soit indisposée, elle n’a plus que celui d’aller monter sur son trône pour tenir son conseil et se faire voir à l’ordinaire. Les généraux de ses armées, les gouverneurs de ses provinces, et les autres grands officiers de sa cour, n’attendent que le moment que la porte de la salle du conseil leur soit ouverte. »

Au discours de Mesrour, Abou Hassan fut comme persuadé qu’il ne dormoit pas, et que l’état où il se trouvoit n’étoit pas un songe. Il ne se trouva pas moins embarrassé que confus dans l’incertitude du parti qu’il prendroit. Enfin il regarda Mesrour entre les deux yeux, et d’un ton sérieux : « À qui donc parlez-vous, lui demanda-t-il, et qui est celui que vous appeliez Commandeur des croyans, vous que je ne connois pas ? Il faut que vous me preniez pour un autre. »

Tout autre que Mesrour se fût peut-être déconcerté à la demande